Vous voyez leur vélo tous les midis et tous les soirs, on les reconnait par leur sac carré sur le dos
Ils vont chercher votre repas quand vous avez la flemme de sortir
Ils vous rendent ce service qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, dans le froid comme en période de canicule
Ils continuent de circuler pendant le confinement, en battant le bitume quitte à prendre des risques sanitaires, permettant ainsi au reste de la population de se confiner
Eux, ce sont les coursiers, les livreurs indépendants de nourriture à vélo
Ils sont un maillon essentiel de la poursuite de l’activité des restaurants
Pourtant, ces travailleurs, qui prennent les risques routiers en étant des 10aines et des 10aines d’heures par semaine sur le vélo, sans protection.
Sans protection physique, mais aussi sans protection sociale, sans protection financière !
La réalité, qui est à l’origine de ce rassemblement, doit nous faire réagir !
Cette réalité, qui peut varier d’une plateforme numérique à l’autre :
- C’est des courses payées quelques euros, mais qui ne tiennent pas compte du temps d’attente devant les restaurants qui sont annoncés à moins de 5 minutes mais qui sont souvent de 10 – 20 – 30 – 40 minutes voire plus !
- C’est un statut d’indépendant qui permet une certaine souplesse, mais qui oblige tout de même à travailler tous les soirs et tous les week-ends si on veut avoir un semblant de revenu
C’est aussi un statut indépendant mais pourtant une surveillance constante, par GPS, par l’obligation de se prendre régulièrement et aléatoirement en photo pour être contrôlé par la plateforme - Cette réalité, c’est un stress permanent d’être mal noté par un client, d’avoir un client malhonnête qui déclare que son repas non livré, et donc le stress permanent d’avoir un avertissement, puis son compte bloqué temporairement ou définitivement.
Car la réalité, c’est surtout celle d’un mépris énorme. Un mépris des plateformes UberEts, Deliveroo et autres.
Ils sont capables de bloquer des comptes sans raison valable, invoquant des motifs qu’ils sont dans l’incapacité de prouver, et cela sans jamais demander au livreur ce qui s’est passé. C’est irrespectueux ! pire, c’est insupportable !!!
Ces plateformes profitent de la crise économique et d’un marché du travail compliqué, pour maintenir en situation de précarité des personnes à qui on ne permet pas de s’insérer autrement sur le marché du travail. Ce travail précaire ne doit pas s’installer, se développer. - Enfin cette réalité, c’est aussi une responsabilité partagée. Celle des plateformes bien sûr, en premier lieu. Mais aussi celle des consommateurs, et encore plus celle des restaurants qui choisissent de permettre à telle ou telle plateforme de développer son réseau de restaurateurs et donc développer son réseau de livreurs.
Si nous avons créé ULIV-Angers (Union des Livreurs Indépendants à Vélo), initié par la CFDT et avec le soutien de l’association Union-indépendants, c’est parce que nous voulons changer cette réalité, en agissant à tous les niveaux. Si nous avons créé ULIV-Angers, c’est parce que nous avons tous réalisé que pour changer cette réalité nous devions nous regrouper, nous organiser, nous structurer pour porter des revendications communes.
Nos revendications sont claires :
AUX PLATEFORMES NOUS REVENDIQUONS :
- L’arrêt des blocages et des avertissements sans motifs valable
- La réactivation des comptes bloqués pour lesquels il n’y a aucune preuve avérée d’un quelconque usage frauduleux
- Le paiement du temps d’attente devant les magasins, car si le restaurateur met plus de temps pour préparer sa commande, ce n’est en aucun cas de la responsabilité du livreur. Pourtant, c’est le livreur qui n’est pas payé pendant ce temps-là, et c’est le livreur qui sera mal noté pour ça, avec les conséquences que l’on connait…
- Un minimum garanti pour chaque heure de connexion
- Un contact régulier, simplifié et direct entre les livreurs et les plateformes.
- Nous revendiquons que lors de tout litige, que ce soit avec le restaurant ou le client, un contact soit établi avec le coursier pour que son avis soit systématiquement pris en compte
- Nous dénonçons le système d’évaluation des livreurs, et tant qu’il est encore en place, nous demandons nous aussi à pouvoir évaluer les clients, malheureusement parfois peu respectueux
- Nous revendiquons la mise en place d’un code confidentiel unique que devra donner le client contre sa commande, pour éviter tout litige
- Mais aussi l’arrêt de la demande de photographier les clients, là aussi source de tensions
A LA MAIRIE D’ANGERS NOUS REVENDIQUONS
- Des aires de stationnement près des restaurants où il y a beaucoup de livreurs,
- Des lieux un peu partout en ville pour s’abriter, accéder à l’eau potable et à des bornes de rechargement pour son portable ou la batterie de son vélo
ET POUR CHANGER DE MODELE
Nous demandons aux députés angevins et au Préfet de Maine-et-Loire de nous recevoir, de nous écouter, et de porter au niveau national la nécessité d’un changement, rapidement !